Il existe plusieurs grandes familles d'outils technologiques. Certains permettent de mieux appréhender la réalité des territoires. Nous sommes là dans le domaine de la prévention pure, très en amont de l'incendie. Mieux nous connaissons un territoire, sa structure, sa sensibilité aux feux, sa composition, mieux nous pouvons préparer notre stratégie de lutte. C'est la télédétection par laser qui est ici en jeu. Pour disposer d'une information très fine sur de vastes étendues, elle doit être combinée avec les outils de modélisation développés par l'INRAE ou par l'IGN, qui permettent l'interprétation des données que produit la télédétection. Nous pouvons ainsi recueillir une photographie des territoires avant même la survenue d'un problème.
L'étape d'après, c'est d'améliorer les capacités opérationnelles. Pour détecter rapidement les départs de feux, ce qui est essentiel, nous devons d'abord nous appuyer sur la détection par l'œil humain, qu'il s'agisse des agents de l'ONF ou des citoyens. Nous commençons à déployer des systèmes permettant à ces derniers de lancer l'alerte de façon ordonnée et calibrée par le biais de leur téléphone portable. Nous devons aussi faire usage de technologies de détection automatique – capteurs, drones, etc. – qui sont en cours d'expérimentation.
Enfin, pour bâtir des politiques de prévention efficaces, il nous faut parvenir à dresser les diagnostics pertinents, retraçant les bons liens de causalité. Cela suppose d'engranger une quantité importante de données statistiques et de les traiter, grâce à un matériel informatique puissant et à des méthodologies qui le sont tout autant, pour les restituer aux décideurs sous une forme très compréhensible et susceptible d'être traduite sur le plan opérationnel. Nous nous efforçons de nous outiller dans ce but.