L'exemple français est très regardé par nos voisins, même si nous ne sommes pas absolument exemplaires. Les échanges avec les pays d'Afrique et du pourtour de la Méditerranée sont nombreux. L'expertise française est bien considérée.
Guillaume Blavette citait le Japon, qui a une grande culture du risque, notamment sismique. Les populations vivent avec ces phénomènes, les connaissent, s'entraînent.
Le système anglais est très naturaliste, insistant sur la préservation des milieux naturels. Ces pratiques sont tout à fait intéressantes pour nous.
On peut citer aussi les îles et les pays à grands littoraux, et même les États-Unis, avec lesquels nous échangeons. Il y a eu des inondations à La Nouvelle-Orléans et à Manhattan. On s'est aussi rendu compte des dangers de la destruction des mangroves, notamment dans les Antilles – c'est intéressant pour nos outre-mer. Tout cela a amené des évolutions importantes. Leurs actions ne sont pas forcément exemplaires, mais la prise de conscience est bien réelle et peut nous apprendre des choses.
Les points de convergence sont toujours les mêmes : il faut beaucoup de dialogue, une information bien diffusée, une acculturation. Informer les populations d'un risque d'accident, ce n'est pas faire preuve de catastrophisme ! Pourtant, dans notre pays, certains ont peur d'informer les populations. Mais les populations les plus réactives sont celles qui sont le mieux informées des risques auxquels elles sont exposées, celles qui savent si le risque vient et qui s'y sont préparées. On peut regretter, bien sûr, l'exposition à un risque, mais il doit toujours être connu pour pouvoir réagir. Ainsi, en région parisienne, on sait que l'inondation de 1910 peut se reproduire, une information est donnée. Certains territoires ne sont pas assez résilients et l'information doit porter aussi sur ce point.
S'agissant de résilience, les autres pays s'en préoccupent aussi. Aucun n'est exemplaire, mais il y a une importante coopération, même si nos territoires sont très différents les uns des autres. En matière d'inondations, nous avons ainsi beaucoup à apprendre du système hollandais et de leur culture très particulière des polders, comme ils peuvent apprendre de nous comment se protéger sans nécessairement se lancer dans la réalisation de très grands ouvrages. De la même façon, pour le littoral, nous pourrons consulter les Anglais, pour les séismes, les Japonais. Encore une fois, il n'y a pas une seule politique de prévention et de secours.
En matière d'incendies de forêt – sujet important, dont je vois que nous n'aurons pas le temps de l'aborder –, il y a de grandes discussions entre les différents pays. Les pays de l'Est préparent principalement des interventions d'équipements lourds, notamment des avions ; la France est organisée différemment, avec deux systèmes, le système provençal et le système aquitain – même si nous faisons aussi appel aux équipements lourds.