Au Havre, chaque trimestre, nous rencontrons les industriels pour faire un état des lieux de ce qui se passe dans les installations ; ils nous présentent les réponses qu'ils apportent aux sollicitations de l'inspection des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE), et nous abordons cette question de l'information du public et de la prévention : comment favoriser les bonnes pratiques, mais aussi comment amener les gens à considérer les événements à leur juste mesure. Ainsi, le dégazage d'une raffinerie peut être extrêmement impressionnant, mais ce n'est pas grave. Dans le S3PI, l'industriel n'est pas seul à prendre la parole : on parle à trois voix, les associations expertes des risques technologiques, l'industriel et les services de l'État. Au Havre, Atmo Normandie, l'observatoire de la qualité de l'air, présente également la réalité des impacts et d'éventuels dépassements de seuils.
Le public attend des informations claires ; il n'aime pas qu'on lui mente ou qu'on lui présente des données qu'il ne considère pas comme robustes. De ce point de vue, beaucoup de choses pourraient être perfectionnées, en s'appuyant sur des expériences locales – je pense notamment aux amis de l'Institut écocitoyen de Fos-sur-Mer, qui ont permis d'avancer vers de meilleures pratiques.
L'excellence environnementale est un argument concurrentiel pour les industriels français : montrer qu'ils savent bien gérer leurs impacts, informer, mener des concertations, établir des relations de confiance avec les riverains, c'est quelque chose qui est très valorisé. On ne peut pas traiter tous les industriels de la même manière.