Je parlerai plus spécifiquement des risques et catastrophes naturels, et je laisserai Guillaume Blavette, membre du réseau énergie de France nature environnement, développer la question des risques industriels.
Le dérèglement climatique est constaté depuis très longtemps par des associations qui en observent les impacts sur les milieux naturels, y compris localement, et les conséquences en matière de dégradation des systèmes environnementaux et des écosystèmes. Il est certain que le dérèglement climatique va induire des phénomènes climatiques plus violents et plus fréquents. C'est sur la résilience des territoires et sur la prévention qu'il faut agir : en matière de catastrophes naturelles, l'action ne peut pas venir uniquement des services de sécurité et de protection.
L'aggravation du changement climatique se traduit localement par la sécheresse, des incendies de forêt plus nombreux, des tempêtes inattendues et compliquées. Celles-ci sont observées depuis plusieurs années – nous pourrons reparler de Xynthia – et ont provoqué sur le littoral d'énormes conséquences, notamment des inondations littorales qui ont fait des victimes.
Les événements sont de plus en plus concentrés et violents. Auparavant, on pouvait espérer que, dans un environnement global à peu près équilibré, la nature régule les choses. Aujourd'hui, les différentes expertises, dont celles du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), le disent : on assiste à des phénomènes inattendus, inconnus, qui surprennent non seulement par leurs conséquences, mais également lors de la crise que doivent gérer les services de sécurité et de protection. Les températures sont plus élevées, les inondations plus abondantes ; il n'y a peut-être pas plus d'eau de manière générale, mais les concentrations sont plus fortes, et peuvent provoquer des catastrophes même dans des zones qui ont connu des sécheresses : l'eau qui tombe sur des sols durs ruisselle directement dans des cours d'eau vite débordants, vu l'intensité des phénomènes, ce qui entraîne de très graves conséquences pour les villes et les villages, d'autant plus importantes quand les sols sont artificiels.
Les inondations actuelles dans le Nord n'ont pas encore été complètement analysées. Toutefois, on peut observer que la probabilité de dommages dépend de l'endroit où l'eau tombe – présence de biens, de villes – et du fait d'avoir ou non organisé le territoire en conséquence.
L'intensité de ces événements, si elle augmente, peut causer encore plus de dégâts aux biens, mais aussi accroître le nombre de victimes dans la population.
Tout cela nécessite de la prévention, pour que les secours puissent anticiper les événements.
Je reviens au littoral et à l'exemple de Xynthia. Cette tempête a entraîné les 27 et 28 février 2010 des montées des eaux et des submersions, en lien avec d'importants phénomènes de tempête qui ne se sont jamais reproduits ; plusieurs événements naturels s'étaient combinés. L'organisation des activités humaines doit absolument prendre en compte de tels événements. En l'occurrence, on avait construit dans une zone inondable en ne prévoyant pas une protection suffisante. L'événement, qui a dépassé les références en matière d'inondation, a fait 53 victimes, dont, à cause de la rupture d'une digue, 29 dans la seule commune de La-Faute-sur-Mer, sur un littoral pourtant protégé. Les juges ont eu l'occasion de traiter cette affaire.
Bref, les conséquences peuvent être graves ; nous en sommes conscients ; les associations le constatent et peuvent essayer d'apporter des solutions pour tenter d'atténuer ces conséquences.