Sur le plan opérationnel, je laisserai aux sachants le soin de vous répondre. L'intérêt des JOP réside aussi dans l'héritage qu'ils vont laisser, compte tenu des engagements pris en matière budgétaire ou de transition écologique – cette préoccupation accompagne chacune de nos démarches, de la construction des logements du village olympique jusqu'à la traduction opérationnelle.
Nous travaillons à l'élaboration de deux outils informatiques qui seront livrés dans les semaines à venir. L'un, le DPS, va permettre la remontée en temps réel du bilan victimaire. Actuellement, les nombreux postes de secours, déployés tous les week-ends lors d'événements se déroulant en Île-de-France, transmettent chacun leur bilan par des moyens classiques – radio ou téléphone. Lors de grands événements, nous avons constaté que la fiabilité de l'information laissait à désirer.
Avec ce nouvel outil, chaque entrée de patient dans un poste de secours sera intégrée en temps réel dans la base de données – dans le respect du règlement général sur la protection des données (RGPD) et de l'ensemble de la réglementation. Ces informations, non nominatives et ne comportant aucune donnée médicale, permettront de suivre en temps réel les bilans victimaires et ainsi de détecter les signaux faibles – par exemple, l'augmentation du nombre de victimes dans des DPS ou centres de secours situés à proximité les uns des autres.
Le deuxième outil, Polaris, est une application de gestion des flux de circulation et de transports collectifs. Nous avons pu constater, à l'occasion de la Coupe du monde de rugby, que les transports collectifs étaient le nerf de la guerre. Ils le seront d'autant plus durant les Jeux olympiques que le comité d'organisation s'est engagé à ce que les spectateurs puissent les emprunter pour se rendre sur l'ensemble des sites. Le contrat conclu entre la France et le Comité international olympique (CIO) nous impose par ailleurs des temps de déplacement maximums pour les athlètes ; 185 kilomètres de voies, complétés par des axes concourants alternatifs, leur seront ainsi réservés. L'application Polaris, en cours de développement, permettra d'informer le préfet de police de la fluidité de la circulation en surface, mais aussi dans les transports en commun. À l'heure actuelle, les opérateurs de transport ne sont pas en mesure de nous informer du nombre d'usagers présents sur les quais ou embarqués dans les rames. Or, une telle information est essentielle lorsqu'il s'agit d'évacuer une rame, comme nous avons eu à le faire récemment.
Ces deux outils opérationnels, que nous développons actuellement en régie, feront partie de l'héritage des Jeux. Ils seront extrêmement utiles aux structures en charge de la coordination des événements.