Je tiens à rappeler en préambule nos principales positions consistant à annuler en partie les dettes des pays africains, à permettre aux États des zones CFA d'Afrique de l'ouest devenue zone Eco d'avoir une monnaie dont ils sont les seuls maîtres et, enfin de consacrer 0,7 % de notre revenu national brut à l'aide publique au développement. En octobre 2023, un entretien d'Émilie Laffiteau publié par l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) dresse trois scénarios pour l'avenir monétaire des États qui utilisent le franc CFA : une monnaie commune aux quinze pays de la Cedeao, la création d'une monnaie unique au sein de l'Uemoa et enfin la fin d'une monnaie commune et la création de monnaies nationales. Quel scénario vous semble-t-il le plus probable ? Dans quelle mesure les trajectoires politiques et sécuritaires auxquels font face certains États pourraient-elles influencer ces trajectoires économiques ? Puisque la mise en œuvre de projets d'émancipation économique et financière annoncés par les présidents Macron et Ouattara en décembre 2019 est aujourd'hui au point mort, comment permettre aux pays africains des zones CFA de disposer d'une monnaie dont ils soient les seuls maîtres et dont ils puissent définir les contours, tout en leur garantissant une stabilité monétaire ?