Mes chers collègues au nom du groupe Renaissance, je tiens tout d'abord à exprimer mes sincères remerciements à nos trois intervenants pour la qualité de leurs propos et de leur expertise, qui contribuent à éclairer nos débats dans le cadre du cycle Afrique. Les liens historiques entre la France et l'Afrique se distinguent particulièrement par le soutien et la coopération dans deux domaines clés, la défense et la monnaie. La coopération dans le secteur monétaire a été marquée par une certaine inertie générale des critiques et des mouvements de contestation dirigés en particulier contre le franc CFA.
Ainsi, en mai 2020, le Président ivoirien Alassane Ouattara et le Président français Emmanuel Macron ont officiellement validé la réforme du franc CFA en reconnaissant que cette monnaie était perçue comme un vestige de la Françafrique. Cet accord entre le Trésor français et la BCEAO implique deux changements majeurs : l'arrêt du versement de 50 % des réserves de change de la zone sur le compte d'opération du Trésor français et le retrait de la France des instances de gouvernance de la devise. Cependant, un point crucial demeure inchangé pour le moment : la France continue de garantir le franc CFA.
Cette étape représente une transition avant le remplacement du franc CFA par l'éco, censé devenir la future devise commune de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Alors que cette réforme a eu un retentissement considérable au moment de son annonce, le franc CFA reste donc le symbole de l'ensemble des difficultés économiques de la zone franc et parfois, un prétexte pour des revendications plus larges contre la présence française en Afrique. À cet égard, quel regard portez-vous sur cette réforme et comment évaluez-vous ses impacts économiques et politiques, trois ans après sa mise en œuvre ? Concernant l'avenir du projet de transition vers l'éco et la disparition du franc CFA en Afrique de l'Ouest, quelles perspectives pourrions-nous envisager ?