Oui, nous avons toujours cherché à optimiser notre développement, en radio comme en télévision. Il est assez habituel dans notre secteur, comme dans d'autres secteurs de l'économie, de regarder les différentes options. Nous avons été approchés et avons reçu à plusieurs reprises des marques d'intérêt non engageantes de la part de différents groupes. Nous avions même demandé à la banque d'affaires Lazard Frères de nous aider à les examiner, sur le plan financier notamment. Nous avons donc, effectivement, envisagé les différentes solutions. Il est vrai qu'au départ, les pertes atteignaient près de 30 millions d'euros par an. Même si notre groupe est prospère, ce niveau nous interpellait.
Depuis deux ou trois ans cependant, nous voyons chaque année se rapprocher la zone verte et nous sommes confiants. Nous n'avons donc pas donné suite aux différentes propositions qui nous ont été faites.
Je voudrais illustrer mon propos avec un souvenir. Lorsque la concession de la chaîne TV6, que j'avais contribué à créer en 1986, nous a été reprise prématurément, c'est M6, filiale de la Compagnie luxembourgeoise de Télédiffusion (CLT) puis de Bertelsmann, qui a pris la suite. Or, dans un paysage qui ne comptait que quatre chaînes, il a fallu de nombreuses années à M6 pour atteindre l'équilibre. La télévision est un métier de long terme. Les téléspectateurs ne modifient pas rapidement leurs habitudes de consommation, contrairement aux auditeurs de radio. Il faut savoir les attirer – or les programmes les plus attirants sont ceux qui coûtent le plus cher.
Malgré cela cependant, nous parvenons à voir le bout du tunnel, qui est proche, et nous en sommes satisfaits.