Karl Marx écrivait que « ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience ». Il ajoutait que le système de pensée de chacun est conditionné par ses conditions matérielles d'existence. Je me suis remémoré cette phrase au moment de l'élection présidentielle, lorsque la majorité des médias audiovisuels cherchaient à placer les questions d'immigration et de sécurité au premier plan des débats, considérant que l'élection allait se jouer sur ces sujets. En réalité, la question du pouvoir d'achat l'a emporté sur toutes les autres.
Je souligne également que selon les sondages, seulement un quart des Français considèrent que les journalistes sont indépendants des pouvoirs d'argent et politiques. Ne pensez-vous pas qu'il est nécessaire de revoir la loi de 1986 et les dispositions concernant les seuils de concentration des médias ? La situation actuelle est très éloignée de celle qui prévalait juste après la Seconde guerre mondiale, alors qu'une grande partie de la presse régionale était détenue par des coopératives représentant en leur sein les différentes tendances des forces qui avaient contribué à la libération du pays. Au regard des enjeux en matière de pluralisme, n'est-il pas urgent de revoir cette loi de 1986 et d'assurer aux rédactions un statut leur permettant d'être plus indépendantes vis-à-vis des propriétaires de presse ?