Nous partageons totalement l'idée que les médias sont au cœur du système démocratique : il n'y a pas de démocratie sans médias et quand ceux-ci vont mal, la démocratie va mal également.
Vous avez souligné que la fatigue informationnelle est également liée au sentiment d'impuissance, c'est-à-dire que le lecteur, le téléspectateur se considère comme un « voyeur » derrière un écran, mais qu'il n'a pas la capacité d'agir. Estimez-vous que les Français souhaitent une meilleure mise en valeur des engagements qui existent aujourd'hui dans notre société, notamment au sein d'associations ?
Vous avez également mentionné la question de la confiance envers les journalistes, qui se conjugue à une défiance envers le système. Le fait de donner plus de droits aux journalistes, notamment vis-à-vis des actionnaires des entreprises qui les emploient, pourrait-il renforcer la confiance des Françaises et des Français ? J'ai d'ailleurs déposé très récemment une proposition de loi en ce sens.
Par ailleurs, la concentration des médias dans les mains de quelques-uns doit également nous conduire à nous interroger. Si quelques milliardaires peuvent capter un certain nombre de médias, cela signifie que le modèle économique de la presse éprouve des difficultés à se financer. Cependant, les Françaises et les Français sont-ils prêts à payer davantage pour une meilleure information ? Enfin, quel a été l'impact de la suppression de la redevance audiovisuelle ? Les Françaises et Français ont-ils considéré qu'il s'agissait d'une bonne idée, notamment au regard de leur pouvoir d'achat ? Se sont-ils interrogés sur les conséquences qu'elle pourrait notamment avoir sur l'indépendance du service public ?