Monsieur le rapporteur, je vous remercie car vous contribuez, par la proposition de loi, à rendre visible un travail invisible. Lorsqu'il y a des incidents, le travail de réparation et de répression se voit. Ici au contraire, il s'agit de structurer un travail souterrain et de lui donner ses lettres de noblesse.
Ce travail de prévention doit s'inscrire dans un continuum avec celui des animateurs et des éducateurs. C'est tout ce continent invisible et maltraité, entre autres sur le plan budgétaire, qui doit être revalorisé – aussi bien en salaires qu'en effectifs – et reconnu – notamment avec un statut. La proposition de loi y participe partiellement.
Il est indispensable pour la société d'agir en amont sans attendre d'avoir à réparer les dégâts. On le voit dans nos territoires, c'est souvent la police qui pallie l'absence de médiateurs, d'animateurs ou d'éducateurs et qui effectue le travail de prévention et de réparation du lien social. Mais les policiers n'ont pas le temps pour ça, ils le font malgré eux, au passage. Cela pourrait pourtant faire partie du cœur de leur métier.
Je suis très attaché aux métiers de prévention. Il faut les étendre à d'autres territoires – la France des bourgs et des sous-préfectures par exemple. Le nombre de médiateurs est évidemment insuffisant. Enfin, il faut pérenniser les dispositifs : trop souvent, des personnes sont formées pour un dispositif qui est ensuite abandonné.