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Intervention de Guillaume Lambert

Réunion du jeudi 18 janvier 2024 à 9h30
Mission d'information de la conférence des présidents sur les capacités d'anticipation et d'adaptation de notre modèle de protection et de sécurité civiles

Guillaume Lambert, préfet, directeur de l'Agence des communications mobiles opérationnelles de sécurité et de secours :

Alors que les événements climatiques extrêmes deviennent plus fréquents, la question de leur impact sur les réseaux de communication doit être prise en compte dans notre réflexion sur le développement d'outils plus modernes de communication opérationnelle. Vous avez cité la tempête Alex, qui avait occasionné le déclenchement d'une alerte rouge. Les pluies torrentielles frappant l'arrière-pays des Alpes-Maritimes ont emporté des routes et coupé tant les flux d'approvisionnement énergétique que les réseaux de fibre optique enterrés sous ces routes, qui permettaient de relier les antennes des opérateurs de réseau mobile aux cœurs de réseau. Dans un tel cas, les technologies de communication sont hors d'usage.

Le point commun de toutes ces technologiques, anciennes comme nouvelles, est qu'elles utilisent de l'électricité. Aussi la question de la sécurisation de l'approvisionnement énergétique est-elle très importante. Elle renvoie à la notion de secteurs d'activité d'importance vitale, consacrée dans le code de la défense par la loi de programmation militaire (LPM). Des arrêtés sectoriels ont été pris, à juste titre, en la matière. Indépendamment des événements climatiques extrêmes, la fragilisation de la production d'énergie, l'hiver dernier, à l'occasion de la révision d'un certain nombre de centrales, a posé la question de l'impact que d'éventuels délestages, qui n'ont pas eu lieu, auraient pu avoir sur la chaîne de la sécurité civile, puisqu'ils auraient affecté tant la capacité de la population à émettre des appels d'urgence que la possibilité, pour les services de sécurité et de secours, d'utiliser les réseaux mobiles et leur réseau de radiocommunication. Le réseau de référence, en service dans l'attente du déploiement du RRF, est aujourd'hui un réseau Tetrapol, l'Infrastructure nationale partageable des transmissions (INPT). Cette infrastructure radio bas débit a besoin d'électricité pour fonctionner. Elle internalise naturellement une capacité de résilience, grâce à des batteries qui lui permettent de supporter une interruption de l'approvisionnement énergétique pendant une certaine durée, mais cette dernière n'est pas illimitée. Lors de la tempête Alex, les réseaux Tetrapol se sont arrêtés de la même façon que les réseaux mobiles.

L'ACMOSS effectue des retours d'expérience sur chaque événement climatique important. C'est notamment ce que nous avons fait après les tempêtes Ciarán et Domingos, qui ont récemment touché l'Ouest de notre pays. Nous avons voulu vérifier que les dispositifs de résilience prévus nativement dans le projet RRF en cours de déploiement auraient permis de maintenir la continuité des radiocommunications dans un tel contexte.

Je me souviens également des inondations qui avaient submergé la ville de Draguignan, à la suite de pluies torrentielles dans le Var, et mis hors d'état tant les réseaux mobiles que le centre de traitement de l'alerte (CTA) et le centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (CODIS). On voit bien que de tels événements sont susceptibles de perturber le bon accomplissement des missions de sécurité civile. Il convient naturellement de tenir compte de cet aléa quand on réfléchit au déploiement de nouvelles technologies plus fiables et destinées à améliorer le service rendu à la population.

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