La question est difficile, car il serait au-delà de notre compétence d'évoquer des dispositifs qui ne relèvent pas directement de notre sphère. En tout cas, je constate, depuis que j'occupe mon poste, qu'un certain nombre de choses fonctionnent bien. C'est notamment le cas des FR-Alert, que j'ai évoqués tout à l'heure, et des outils d'alerte précoce créés par le ministère, qui veille beaucoup à la manière dont ils seront appréhendés par les populations.
Un deuxième élément qui, abstraction faite des incendies de 2022, survenus dans un contexte climatologique très fort, me semble très bien fonctionner est la stratégie des feux naissants, qui a porté ses fruits. De fait, la comparaison entre les chiffres des années 1980 et ceux que nous avons connus avant les grands feux de 2022 fait apparaître une baisse très sensible du nombre d'hectares brûlés. L'action conjointe visant à impliquer les citoyens pour qu'ils deviennent acteurs de leur sécurité fonctionne bien.
Pour citer une expérience vécue, je venais de prendre mon poste lorsque l'incendie de la plaine des Maures a éclaté, en plein été. En procédant à l'évacuation d'environ 10 000 personnes, qui étaient en grande partie des vacanciers et ne connaissaient pas le territoire, nous avons constaté qu'il manquait des plans communaux de sauvegarde dans certaines des communes concernées. La DGPR soutient l'action de fond engagée par la direction générale de la sécurité civile pour développer ces plans de sauvegarde, et pour le faire à la bonne échelle, communale ou intercommunale.
Historiquement, il est exact que la sécurité civile est née et a trouvé ses racines dans des cellules ou des noyaux de citoyens volontaires et agissants. Selon les informations dont nous disposons, ces dispositifs sont mis en place assez facilement et avec une certaine souplesse par les maires, et sans doute leur nombre pourrait-il s'accroître, en particulier sur les territoires les plus ruraux et les plus exposés. Le changement climatique nous confrontera à la question de notre capacité à agir pour des territoires qui seront exposés à des risques plus longtemps et sur un périmètre plus étendu. L'adéquation entre l'extension des phénomènes et la capacité d'action risque d'être difficile. Pour prendre l'exemple très récent des inondations survenues dans les Hauts-de-France, nous avons fait appel au mécanisme de solidarité européen pour disposer de pompes. On peut imaginer un renforcement important des capacités de pompage pour renforcer des moyens matériels.
Il me semble toutefois délicat, je le répète, d'en dire plus sur l'organisation de questions qui ne relèvent pas directement de notre service.