En ce qui nous concerne, nous nous opposons tant au sous-amendement CD35 qu'à l'amendement CD34, deuxième rectification. La sixième extinction de la biodiversité à laquelle nous assistons se produit à un rythme supérieur, je le rappelle, à celui de l'extinction des dinosaures. Les grands mammifères sont particulièrement touchés.
La spécificité des extinctions en cours – qui n'est pas sans lien avec la question des trophées de chasse – est que 96 % d'entre elles sont dues à la présence humaine.
Les débats portant sur la suppression de la mention de l'annexe C, voire de l'annexe B, ont de mon point de vue quelque chose de lunaire, car nous savons que la sixième extinction de masse s'amplifiera du fait du changement climatique. De nombreuses espèces se trouvant dans l'annexe C basculeront donc dans l'annexe B ou dans l'annexe A. En outre, l'effondrement des effectifs d'une population animale est souvent si rapide qu'il échappe à toute prévision.
La question se poserait différemment avec des animaux dont se nourrissent les populations humaines ; mais nous parlons ici de trophées, et les trophées ne sont pas une nécessité mais un luxe. Il est absolument urgent d'en finir avec ces pratiques prédatrices.
De plus, nous n'interdisons pas les trophées eux-mêmes, mais leur seule importation, autrement dit la complicité de ces pratiques prédatrices : c'est ainsi que nous ferons évoluer les mentalités qui voient les grands animaux sauvages comme des trophées. L'interdiction étendue aux annexes A, B et C fait donc partie de la bataille que nous avons à mener pour les nouvelles générations. Il y a un espoir car la protection, quand elle est totale, fonctionne, comme l'illustre, entre autres, le cas des éléphants d'Afrique.