Les corrections apportées par cette proposition de loi sont salutaires. Réservée à quelques amateurs fortunés, la chasse aux trophées est une pratique de chasse récréative particulièrement controversée et très lucrative pour les opérateurs, qui facturent jusqu'à 300 000 euros les safaris qui ont lieu principalement en Afrique, où plus de la moitié des pays autorisent la chasse dite sportive. L'Afrique subsaharienne reste une destination de choix, puisqu'elle abrite des grands fauves connus sous le nom de big five : éléphants, rhinocéros, lions, buffles et léopards.
Certains ont mis en avant la contribution de cette activité à la conservation des espaces naturels et à l'économie locale. Ses détracteurs, dont nous sommes, soulignent au contraire les risques que cette chasse fait peser sur la conservation de certaines espèces et font valoir que dans huit grands pays d'Afrique, les chasseurs de trophées contribuent tout au plus à 0,03 % du PIB et à 0,76 % des emplois dans le secteur du tourisme. Nous nous rangeons d'autant plus volontiers à ces arguments que la chasse aux trophées nous semble bien souvent empreinte d'une forme de nostalgie coloniale, indifférente aux évolutions du monde et à la disparition à vitesse accélérée de la biodiversité.
Quelques interrogations subsistent toutefois, madame la rapporteure. Pouvez-vous nous confirmer que votre texte n'aura pas d'incidence sur la procédure d'agrément des institutions scientifiques dans le cadre des échanges internationaux non commerciaux de spécimens d'espèces protégées ?
Les élus de ma sensibilité, vous le savez, ne sont jamais avares lorsqu'il s'agit de gêner les pratiques de classe de grands bourgeois cyniques. C'est pourquoi nous soutiendrons cette proposition de loi.