Intervention de Lisa Belluco

Réunion du mercredi 24 janvier 2024 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLisa Belluco :

La chasse aux trophées est une chasse bien particulière. Elle ne consiste pas à chasser pour se nourrir, mais à payer pour ramener une partie d'un animal en trophée : la tête d'un lion, la défense d'un éléphant, la peau d'un léopard. Pour être parfaitement honnête, avant d'être députée, j'étais convaincue que la chasse aux trophées était déjà interdite pour les espèces protégées. Nous avons toutes et tous en tête l'image d'un chasseur le pied sur la carcasse de la bête qu'il vient d'abattre. Je croyais que c'était un loisir d'une autre époque. Mais j'ai découvert qu'il est toujours possible de chasser à l'étranger des espèces en voie de disparition pour en rapporter des trophées. J'ai découvert qu'à côté des textes pour protéger les espèces menacées, nous avions mis en place des passe-droits pour autoriser leur chasse. On a donc le droit de prendre un avion pour aller tuer des animaux en voie de disparition pour le simple plaisir de les ramener en trophée ; et on peut même en faire de la publicité. Des sites proposent en toute simplicité de tuer une girafe, classée en annexe B du règlement européen, pour 2 265 euros ; un crocodile, classé en annexe B, pour 4 525 euros ; une hyène, pour 2 265 euros, ce qui n'est pas si cher.

Nous vivons la sixième extinction massive du vivant. Les scientifiques estiment que la disparition actuelle des espèces va mille fois plus vite qu'elle ne le ferait sans les activités humaines. À cet égard, la chasse aux trophées est un loisir obsolète. Quand on veut protéger une espèce, on commence logiquement par arrêter de tuer les individus qui la composent. Le groupe écologiste votera bien évidemment pour cette proposition de loi.

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