La proposition de loi vise à arrêter d'encourager certaines pratiques de chasse néfastes à la biodiversité, problématiques sur le plan éthique et qui ne bénéficient qu'à un nombre très restreint de personnes. L'économie générée par cette activité ne permet ni de protéger des espèces en voie de disparition, ni d'assurer des retombées économiques pour les populations locales. Plusieurs études, dont celles de l'université Queen Mary de Londres, démontrent que les animaux victimes de la chasse aux trophées sont presque toujours les spécimens les plus aptes sur le plan de l'évolution. Leur mort peut poser à terme des problèmes pour la survie d'une espèce déjà fragile. Par ailleurs, une étude de 2017 portant sur la contribution du tourisme cynégétique à l'économie de huit pays africains a montré que le secteur de la chasse surestimait nettement sa contribution, puisqu'elle représentait alors 0,03 % du PIB, quand, dans ces huit pays, les recettes du tourisme étaient estimées entre 2,8 et 5,1 % du PIB. Il s'agit bien d'une économie de l'accaparement : l'argent généré par ces chasses ne ruisselle pas vers les populations locales.
Enfin, le braconnage ne régresse pas malgré la pratique du tourisme cynégétique. Une étude de 2020 a conclu que le braconnage des éléphants n'avait pas diminué depuis 2011. Alors que la France est parmi les premiers importateurs européens de trophées de chasse, il est important d'envoyer un message fort. Il existe d'autres possibilités ciblées et efficaces pour encourager la conservation écologique, notamment en soutenant les organismes de prévention et de réintroduction des espèces.
Pour toutes ces raisons, nous voterons la proposition de loi.