Il n'est pas illégitime de poser cette question, mais je vous rappelle que je n'ai pas été le seul dans cette situation. Si l'on suit votre logique, je n'aurais pas pu non plus, après avoir quitté le cabinet de M. Raffarin, retourner au Conseil d'État ! J'ai toujours été au service de l'État, depuis mon entrée dans la vie professionnelle en 1970, et j'ai été formé à l'idée qu'il fallait mettre au vestiaire ses convictions et ses préférences politiques – lorsqu'on en a. Pendant les années que j'ai passées au Conseil d'État, je n'ai jamais été accusé de quoi que ce soit, alors que j'ai eu des tas d'affaires électorales à juger, et pas des moindres.
Sur cette question de l'indépendance, qui n'est pas simple, ma réponse est toujours la même : rien ne sert de multiplier les règles et les interdictions, avant ou après l'exercice d'une fonction publique, car l'indépendance est dans la tête. Si on a une tête prête à l'indépendance, tout se passe bien.