En 2007, mon diagnostic était relativement positif. Le paysage audiovisuel français répondait à la plupart des attentes. Le public y trouvait globalement son compte, si l'on en juge par ses réactions quantitatives et qualitatives. Les Français, même s'ils passent leur temps à râler – il y a toujours un directeur des programmes qui sommeille en eux –, portent une opinion plutôt positive sur la télévision.
Le paysage audiovisuel est bien régulé par rapport à des objectifs de caractère social ou sociétal, pour lesquels la France a été incontestablement pionnière. J'ai d'ailleurs constaté, pendant mes six ans de présidence du CSA, que les autorités étrangères venaient très régulièrement nous consulter pour s'inspirer de nos méthodes et de nos pratiques. Le modèle français est du reste très présent dans certaines contrées, notamment dans l'Afrique francophone où la régulation s'effectue à peu près dans les mêmes conditions qu'en France, avec naturellement les adaptations propres aux particularités de chaque pays.
Il est important de rappeler dans cette enceinte que le paysage audiovisuel respecte ce que l'on peut attendre de lui sur le plan du pluralisme politique, notamment en ce qui concerne les temps de parole, à la fois en régime de croisière et pendant les campagnes électorales. Ce qui a été fait par les CSA successifs depuis l'origine a porté ses fruits.
Pour en revenir à votre question, j'avais donc une opinion positive sur le paysage audiovisuel, qui proposait une grande variété de choix au public, les règles qui avaient été édictées contribuant à l'équilibre de la société et à son bien-vivre. Néanmoins, tout n'était pas parfait. Certaines cases du programme audiovisuel gratuit n'étaient pas encore remplies, par exemple le sport. Nous étions en décalage avec d'autres pays sur ce point.
Plus globalement, la télévision française est, avec la télévision britannique, la meilleure télévision européenne – même si les difficultés de la BBC ont pu un temps me laisser penser que nous allions franchir une étape ; mais je ne veux pas entrer dans cette course à l'échalote. Je n'ai pas d'éléments qui me permettent aujourd'hui de revenir sur ce que j'affirme depuis très longtemps.