Roch-Olivier Maistre n'a pas pu développer le sujet lors de son audition puisque la procédure d'autorisation commencera bientôt, mais il a bien dit que le respect de leurs obligations ferait partie des critères pour apprécier les candidatures des éditeurs sortants. Cela tombe sous le sens, d'ailleurs. Qu'ils aient fait fi de toutes les remontrances passées, de la mise en garde à la sanction, permet d'évaluer leur sincérité. Le contraire susciterait un sentiment d'impunité et laisserait perdurer de mauvaises pratiques, voire inciterait les autres éditeurs à réduire leurs efforts.
S'agissant des rémunérations, le manque de transparence pose effectivement problème puisque le public ne peut pas savoir d'où parlent les intervenants. À l'exception des personnalités politiques affiliées à un parti, on n'identifie pas le statut et la fonction des invités des plateaux, l'entreprise, le think tank ou laboratoire d'idées qu'ils représentent. Il est anormal que les sociétés de production ne fournissent pas ces informations, qui sont autant d'éléments d'appréciation. Il faut envisager ces aspects dans la durée plutôt que découvrir à l'occasion d'une polémique que tel chroniqueur a été payé. Un observatoire du pluralisme pourrait analyser comment la parole est distribuée, selon les fonctions des intervenants et leur rémunération, afin d'évaluer le pluralisme en actes. Je prends les principes juridiques en considération, mais je m'intéresse surtout au décalage que les pratiques des acteurs arrivent à créer dans la perception du public. Il faut à tout prix, et j'espère que ce sera l'objet de cette commission, rapprocher les différents intérêts et faire de cette question un enjeu.