Ce site présente les travaux des députés de la précédente législature.
NosDéputés.fr reviendra d'ici quelques mois avec une nouvelle version pour les députés élus en 2024.

Intervention de Nathalie Sonnac

Réunion du mercredi 20 décembre 2023 à 15h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Nathalie Sonnac, professeure à l'université Paris-Panthéon-Assas, ancien membre du CSA :

Ces éléments sont pris en considération. Les heures de grande écoute font partie des critères pour le régulateur. Ensuite, le cahier des charges du COM du service public comporte de nombreux indicateurs à remplir. Chaque année, l'Arcom vient notamment en rendre compte devant les commissions des affaires culturelles des deux chambres. Un bilan quadriennal est également effectué pour le service public et balaye cet ensemble de critères qui n'ont d'ailleurs cessé d'augmenter, en faveur d'une plus grande variété de programmes et de producteurs de taille différente.

Face à cette tendance à l'homogénéisation, les groupes ont besoin d'argent pour pouvoir acheter de nouveaux programmes attractifs, pour de nouveaux publics. Je rappelle que l'âge moyen des téléspectateurs est élevé. Il est de plus en plus compliqué de fédérer les publics. Aujourd'hui, l'offre informationnelle et de divertissement est pléthorique ; les écrans de télévision deviennent des magasins d'applications. À ce titre, la TNT va être une icône sur un écran, comme le sont Netflix ou Amazon Prime.

Comment s'assurer dans cinq ans d'un pluralisme, d'une diversité et d'une accessibilité ? Il est important d'avoir un service public fort, avec un financement garanti, mais également de disposer de groupes privés puissants, pour qu'ils puissent continuer à acheter des droits sportifs, dont nous connaissons l'inflation, des films et des séries, qui aujourd'hui sont achetés par des plateformes, pour lesquelles la télévision ou le service de vidéo à la demande par abonnement ou subscription video on demand (SVOD) ne font que figure de produit d'appel. Pour Amazon Prime Video, c'est une évidence.

La question consiste à savoir comment réguler le Far West du numérique et offrir plus de marge de manœuvre, de possibilités, tout en garantissant toujours une feuille de route pour s'assurer de la diversité des opinions et le pluralisme des programmes. Mais il faut laisser aux chaînes cette marge de manœuvre de pouvoir innover et investir face à des acteurs puissants. Il ne s'agit pas uniquement de concurrence, mais aussi de souveraineté culturelle, numérique et démocratique.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.