En réalité, nous pouvons être contents du nombre de chaînes. Tel était le sens de mon propos préliminaire. Voyons une peinture pointilliste. De très près, on ne voit que du rouge, du bleu ou vert. En reculant, un paysage se dessine finalement. Ce paysage est précisément celui du pluralisme externe. Dès lors, nous sommes plutôt satisfaits de disposer de ce choix. Toutes ces différentes chaînes d'information y contribuent, en tant qu'elles sont nombreuses et qu'elles garantissent le pluralisme interne, qui est intouchable.
La loi du 30 septembre 1986 a pour objectif l'intérêt du public. Or quel est l'intérêt du public ? N'est-ce pas de disposer d'un grand nombre de chaînes d'information, d'un grand nombre de chaînes linéaires, en direct ? Dans la masse des services possibles, ces chaînes deviennent l'un des services offerts, mais aussi le plus sensible, car il est le seul capable de toucher en quelques secondes des millions de personnes.
C'est la raison pour laquelle le législateur veut garantir le pluralisme interne aux chaînes. Mais en multipliant ces chaînes dans la mesure de la ressource, la liberté et l'intérêt du public sont encore mieux garantis, me semble-t-il. En rééquilibrant les libertés, entre pluralisme interne et pluralisme externe, le fameux chronomètre, nous sommes à mon sens au cœur de l'intérêt général