Intervention de Anne Le Hénanff

Réunion du mercredi 17 janvier 2024 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Le Hénanff, rapporteure :

S'agissant du SaaS, les armées ne pourront pas répondre seules à ce défi. C'est logique, car cette problématique concerne tous les ministères sans exception. Ce ne sont pas aux armées de trouver des solutions. Les échanges que nous avons eus nous prouvent qu'ils ont conscience de cela. À l'échelle interministérielle, c'est la DINUM qui est responsable. La solution ne pourra venir que du plus haut niveau, y compris à l'échelon politique, et en l'occurrence, celui du Premier ministre. C'est à lui de s'emparer de ce sujet. Cela étant dit, exclure tous les logiciels extraterritoriaux, ce n'est pas sérieux. Il faut trouver un juste équilibre, ce qui prendra du temps mais nous devons nous y atteler au plus haut niveau de l'État, qui est celui du Premier ministre. Nous devons nous emparer de ce sujet.

S'agissant des comparaisons internationales, la sensibilité à la cyberdéfense et à la cybersécurité est très loin de ce qu'on a pu constater en Finlande et en Estonie. Pour nous, ce sont des modèles. Pourquoi ? L'Estonie est vraiment la référence en matière de numérique, car ils ont franchi une étape sur l'identité numérique du citoyen que nous n'avons pas encore franchi. Nous avons été impressionnés dans ces deux pays par le fait que dès l'école primaire, les élèves entendent parler d'hygiène numérique ou de désinformation. Les enfants sont parties prenantes de la cyber-résilience dans ces pays. En France, ce que nous constatons, c'est que la cybersécurité est un sujet d'experts, très fermé. Avec ce rapport, nous souhaitons que ce sujet s'ouvre à la nation tout entière. La révision de la Revue stratégique de cyberdéfense en cours peut être l'occasion d'aller plus loin.

S'agissant de l'Ukraine, la Finlande et l'Estonie sont en cyber guerre. Ils subissent régulièrement des cyberattaques depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Nous avons des leçons à tirer de cela. Mais ils sont aussi demandeurs vis-à-vis de la France, notamment en matière d'exercices. On a donc beaucoup à apprendre d'eux, mais ils sont aussi en attente vis-à-vis de nous.

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