S'agissant d'Atos, vous avez décrit la situation de l'entreprise. Ce sujet mériterait en réalité une commission d'enquête. Que dire ? Nous avons un fleuron industriel, qui est l'hériter de l'engagement de la France de longue date dans le domaine de l'informatique et des technologies de communication. Nous sommes très préoccupés par la question de la souveraineté, notamment pour les matériels informatiques. L'exemple d'Atos ne fait que confirmer la nécessité que l'État redevienne un État stratège dans ce domaine. Des députés ont déposé des amendements sur le PLF pour nationaliser Atos de manière provisoire et préventive. J'ai moi-même déposé une PPL pour que l'État participe durablement au capital d'Atos. Je ne vais pas faire la publicité de ma PPL ! Mais cette question nous préoccupe tous. Au-delà d'Atos, la question en filigrane est celle de la vision stratégique de l'État : est-ce que la France peut se permettre d'être dépouillée de nos capacités industrielles ? J'espère que nous arriverons à faire comprendre dans le débat public que le numérique n'est plus une simple fonction support : c'est devenu une fonction stratégique, qui peut être une arme en soi. Le sentiment que nous avons aujourd'hui, c'est que cela n'est pas bien pris en compte en termes de vision stratégique.