De leur côté, les armées sont en train d'acquérir des compétences nouvelles en matière de cyberdéfense grâce à la mise en place de la communauté cyber des armées. Annoncée en filigrane lors des débats sur la LPM, la création d'une « communauté cyber des armées » a été officialisée en novembre 2023. En effet, au-delà des moyens financiers et humains, le COMCYBER indiquait en avril 2023 devant notre commission qu'un effort particulier serait fait pour adapter les modalités et les niveaux d'action de la cyberdéfense. Si certaines actions peuvent être conduites de loin dans le cyberespace, d'autres nécessitent d'être à proximité des cibles. Cette diffusion de la cyberdéfense au sein des trois armées, au plus près des bases et des régiments, contribuera sans doute au renforcement de la cyber-résilience du ministère et, plus globalement, de la Nation.
S'agissant plus spécifiquement des collectivités territoriales, de leurs établissements publics et des établissements de santé, nous estimons qu'il est temps de franchir un nouveau cap en matière de cybersécurité. Les trop nombreux exemples de cyberattaques ayant frappé des collectivités territoriales et des établissements de santé prouvent qu'il est désormais urgent de rehausser le niveau d'ambition en la matière. Concrètement, nous estimons qu'il faut instaurer l'obligation de diligenter, à intervalles réguliers, des « contrôles techniques » en cybersécurité, notamment en lien avec le ministère de l'Intérieur et le commandement du ministère de l'Intérieur dans le cyberespace – nouveau nom du commandement de la Gendarmerie dans le cyberespace – sous la responsabilité des préfets des zones de défense et des préfets de région. Nous avons pu apprécier concrètement les compétences et les savoir-faire des gendarmes en matière de cyberdéfense. Nous savons ce qu'ils peuvent apporter à ces entités et, ce faisant, contribuer à la cyber-résilience de la Nation.