Merci Monsieur le Président, mes chers collègues, je suis très heureuse de vous présenter les conclusions de notre mission flash sur les défis de la cyberdéfense. Mon collègue et moi souhaitons d'emblée remercier le président Thomas Gassilloud de nous avoir confié cette mission flash, sur un sujet dont nous estimons qu'il est à la fois capital et encore trop peu estimé à sa juste valeur. Je souhaite également remercier mon collègue co-rapporteur Frédéric Mathieu, avec lequel j'ai pris plaisir à travailler. Nos relations de travail ont été excellentes tout le long de la mission, et j'espère qu'il en dira autant !
Avant de rentrer dans le vif du sujet, nous souhaitions d'emblée faire quelques remarques d'ordre méthodologique.
Dans le cadre de notre mission flash, nous nous sommes intéressés aux défis de la « cyberdéfense ». Cette notion a été entendue au sens des trois doctrines de lutte informatique du ministère des Armées que sont la lutte informatique défensive, dite LID, la lutte informatique offensive, la LIO et la lutte informatique d'influence, L2I.
Nous avons également inclus dans le périmètre de notre mission flash la cybersécurité, la cyberprotection et, surtout, la cyber-résilience ; notion qui nous est particulièrement chère.
En tant que membres de la commission de la Défense, nous avons bien entendu orienté nos travaux avec un prisme « défense », toutefois, convaincus que nous sommes de la nécessité d'appréhender cette question au-delà du seul périmètre du ministère des Armées, nous avons également fait le choix de nous intéresser à cette question à l'échelle interministérielle, et en l'occurrence, à l'échelle du SGDSN, autorité de tutelle de l'ANSSI.
Comme l'a indiqué le président, nous avons conduit 25 auditions, à l'occasion desquelles nous nous sommes entretenus avec des représentants des états-majors, directions et services du ministère des Armées bien sûr, mais également avec des représentants de l'ANSSI, du SGDSN et du ministère de l'Intérieur. En vertu de cette approche globale, nous avons choisi d'élargir notre prisme d'analyse en auditionnant des représentants du ministère de l'Éducation nationale et du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Nous nous sommes également entretenus avec des journalistes, avec des représentants d'ONG, et, bien sûr, des représentants d'entreprises de la BITD.
En complément des auditions conduites à l'Assemblée nationale, nous avons effectué trois déplacements sur le territoire national et un déplacement à l'étranger. Nous étions en effet convaincus qu'il était absolument indispensable de nous rendre sur le terrain pour appréhender la cyberdéfense de manière concrète, opérationnelle, au plus près des acteurs concernés. Sur le territoire national, nous nous sommes rendus à la DGA-MI, à Bruz, au groupement de la cyberdéfense des armées du COMCYBER et à la 807e compagnie de transmissions de l'armée de Terre, à Saint-Jacques-de-la-Lande, au commandement des systèmes d'information et de la communication de l'armée de Terre, à Cesson-Sévigné, ainsi qu'au Centre Support Cyberdéfense de la Marine nationale, à Brest.
Nous avons également souhaité nous rendre à l'étranger pour nous enquérir de la manière dont la cyberdéfense est appréhendée par d'autres États. Nous nous sommes ainsi rendus en Finlande et en Estonie, deux États particulièrement avancés dans les domaines de la cyber-résilience et de la cyberdéfense, qui peut s'expliquer par leur situation géographique et le contexte géopolitique, je pense notamment à la guerre en Ukraine.
Fruit de ces travaux qui, comme vous pouvez vous en douter, ont été particulièrement denses, nous formulons 35 recommandations, regroupées en 6 défis que nous nous attellerons à vous présenter dans le cadre de ce propos introductif. Ces recommandations sont évidemment le résultat des échanges nourris que nous avons pu avoir avec l'ensemble de nos interlocuteurs mais ils ont également le fruit de nos propres expériences. En ce qui me concerne, de par mon expérience d'élue locale à Vannes en charge du numérique depuis de nombreuses années, j'ai toujours gardé à l'esprit l'importance de ce sujet pour nos territoires.
Nous tenons à remercier l'ensemble des personnes que nous avons rencontrées lors de nos travaux. Les échanges que nous avons eus, les réflexions qu'ils ont partagées, leur investissement pour nous accueillir lors de nos déplacements et leur disponibilité nous ont permis de vous présenter aujourd'hui nos conclusions. Merci à eux pour le temps qu'ils nous ont consacrés.