Les mesures évoquées par Mme Thomin représentent un signal très nettement négatif pour l'attractivité de notre système d'enseignement supérieur et notre recherche, qui pourrait être exploité par nos compétiteurs.
Ensuite, notre politique vis-à-vis de l'Afrique doit être aussi articulée avec cette stratégie nationale d'influence qui a été appelée de ses vœux par le Gouvernement. De ce point vue, nous devons défendre une approche en cohérence avec nos valeurs. De la même manière qu'il existe une éthique de la guerre, il doit y avoir aussi une éthique de la lutte et de la guerre informationnelles. Il y a des lignes rouges qu'on ne peut pas franchir et des pratiques qu'il ne faut surtout pas utiliser, comme l'usage systématisé du mensonge et de la désinformation.
Si une démocratie libérale recourt de manière systématique et désinhibée à la désinformation, au mieux elle prend un risque considérable ; au pire elle s'expose à un retour de boomerang extrêmement violent, ce qui n'est pas le cas de régimes autoritaires, qui n'engagent pas leur responsabilité politique dans ce genre d'action.
Je partage également ce qui a été dit sur RFI et France 24, qui représentent un atout majeur de l'influence française en Afrique subsaharienne, en tant qu'instruments de la diplomatie publique. Ces médias ne servent évidemment pas à promouvoir des récits produits par le gouvernement français ni à légitimer la présence officielle de la France, mais bien d'informer, entre autres, sur ce qu'estla France en tant que nation, en tant que porteuse de principes, de valeurs, de ressources culturelles, etc.. Au même titre, le réseau des alliances françaises et des instituts français participe aussi au rayonnement de la présence française, au sens le plus large possible.