S'agissant de l'évolution française sur le continent, il importe de différencier plusieurs zones. Dans les pays d'Afrique anglophone, l'influence française sera en expansion, notamment à partir du moment où le choix est désormais axé sur la coopération économique et culturelle. S'agissant de l'Afrique francophone, je pense que les partenaires qui travaillent encore avec la France sont à la fois contents de le faire, mais ils se sentent fragiles sur le plan politique.
Dans l'avenir proche, il est capital de scruter avec beaucoup d'attention la situation au Sénégal, en Côte d'Ivoire et au Tchad, trois pays où le compétiteur russe consacre des moyens pour questionner la présence occidentale et française. Sur le long terme, j'ai tendance à croire que la présence turque et chinoise perdurera, nous obligeant, Français et Européens, à être compétitifs. À ce titre, les Européens font part de leur motivation pour agir sur différents champs, qu'ils soient militaires, économiques et culturels.
Il me semble que les domaines économiques et culturels sont extrêmement importants. En matière économique, les grandes entreprises françaises n'ont pas besoin du gouvernement pour gagner des marchés. Il s'agit plutôt d'aider les PME à aller sur un terrain qu'elles connaissent extrêmement peu. En termes sectoriels, le secteur de l'agriculture est fondamental pour l'Afrique de l'Ouest, mais l'investissement public ou privé est encore trop faible.