Intervention de Jonathan Guiffard

Réunion du mercredi 20 décembre 2023 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jonathan Guiffard, senior fellow à l'Institut Montaigne :

Il est vrai que les Américains sont très offensifs sur le plan de la communication et l'administration Biden a effectué de nombreux déplacements. En revanche, les moyens engagés par les Américains sont très faibles : l'Afrique n'est pas beaucoup plus une priorité aujourd'hui à Washington qu'elle ne l'était hier. L'attractivité de l'anglais est essentiellement d'ordre culturel en Afrique subsaharienne et au Maghreb. Au Maroc, les élèves apprennent désormais l'anglais plutôt que le français.

S'agissant de la partie militaire, je ne peux vous répondre spécifiquement sur le volet otanien. En revanche, la France continue de former des officiers, au même titre que les États-Unis, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Certains des militaires ayant conduit des putschs au Sahel ont ainsi été formés par les Américains, à un moment ou un autre de leur carrière.

Les Turcs ont également investi le champ de la formation en Libye et en Somalie. De même, la Turquie a noué une trentaine d'accords de défense en Afrique. Une fois encore, il faut rappeler que la Turquie est une armée formée au standard Otan et les Américains sont très satisfaits que les Turcs s'en chargent.

Enfin, la mission de formation de l'Union européenne (EUTM) des forces armées maliennes (Fama) a duré très longtemps, mais la plupart des officiers Fama estiment que cela a peu servi. La formation dispensée dans le cadre de Barkhane a bien mieux fonctionné pour de simples raisons organisationnelles. En la matière, la formation en bilatéral est plus efficace.

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