Il existe un programme russe équivalent au programme Young Leaders américain, Novoe pokolenie (« Nouvelle génération »). Il sélectionne avec un intérêt relativement opportuniste, qui d'ailleurs n'est pas en soi un modèle à valoriser, en estimant que la personne que l'on fait venir sera, par exemple, un futur ministre dans un pays africain et un partenaire privilégié pour la coopération avec la Russie. C'est la raison pour laquelle l'université joue un rôle essentiel dans ce domaine, car nous ne savons pas ce que ces étudiants deviendront. Pour ma part, je n'ai jamais vu dans mes départements universitaires des gens qui étaient uniquement là pour obtenir des permis de séjour.
Par ailleurs, la Russie conduit des programmes très intenses, dans le cadre desquels des dizaines de journalistes de médias africains se rendent par exemple à Moscou. RT et Sputnik accueillent ainsi des journalistes et les forment aux standards de ces médias, c'est-à-dire une vision très conflictuelle de l'espace informationnel, un engagement très contre-hégémonique.