Nous ne pouvons que nous féliciter du bon niveau de coordination interministérielle et de la stratégie d'influence qui est développée. Entre l'éthique que nous nous devons de respecter et le fait que nous aimerions disposer de narratifs plus offensifs ou tout au moins plus proactifs, la question de la limite demeure. Nous aimerions bien que la voix de la France soit parfois plus assumée et assertive, par rapport notamment à la désinformation menée par les Russes.
Ma question porte sur un autre sujet, à savoir le narratif postcolonial que vous développez. Dans l'opinion publique mondiale, à travers cette opposition entre l'Ouest et le Sud global, les reproches aux anciens colons ressortent, plus particulièrement en Afrique. Il est d'ailleurs facile pour les Russes d'exploiter ce filon. Nous le voyons aussi dans la guerre en Israël, où les universitaires de Harvard s'emparent du fait qu'Israël puisse être une puissance colonisatrice en Cisjordanie pour développer tout un narratif qui nous place au cœur de la guerre informationnelle entre des démocraties occidentales et d'autres démocraties moins libérales voire des dictatures.