M. Kasarhérou, j'ai eu le plaisir d'échanger avec vous il y a quelques semaines dans le cadre de la proposition de loi relative à la restitution des restes humains appartenant aux collections publiques. Il me semble que ce sujet représente un enjeu culturel et diplomatique important pour la relation entre les pays étrangers, notamment africains, et la France. En effet, cette proposition de loi devrait permettre de répondre aux demandes de restitution formulées, notamment par l'Australie, l'Argentine ou Madagascar. L'Afrique n'est pas particulièrement représentée, ce qui peut sembler étonnant au regard du passé colonial de notre nation. Comment expliquez-vous cette situation ?
Pensez-vous, à partir de vos connaissances et des coopérations que vous menez avec les musées du continent africain, que des demandes de restitution sont à venir ou que la France devrait communiquer davantage sur ses capacités de restitution auprès des pays africains ? Je me souviens qu'en tant que directeur du centre culturel Tjibaou, vous aviez décidé, après discussion avec les anciens, de laisser des restes kanaks au musée de San Francisco, où ils étaient conservés. Si une telle décision était prise par un État africain dans les prochaines années, comment envisageriez-vous les conditions d'exposition de ces restes humains dans nos musées, pour en faire de véritables ambassadeurs culturels de leur pays d'origine ?