En tant qu'élue de Marseille, je suis ravie de vous entendre ce matin, car ma ville, la plus ancienne de France, est un lieu où les cultures dialoguent, pour reprendre une devise du musée du quai Branly-Jacques Chirac. En tant que membre de la commission de la défense, je ne peux que déplorer les errements de la politique française actuelle en Afrique, qui conduisent à une telle hostilité et incompréhension dans certains pays que les troupes françaises sont contraintes de se retirer dans la précipitation.
À l'inverse, la coopération culturelle offre des perspectives encourageantes, comme en atteste l'audience de France Média Monde en Afrique. France 24 est ainsi la première chaîne d'information en Afrique francophone avec 40 millions de téléspectateurs hebdomadaires, RFI compte pour sa part 38 millions d'auditeurs hebdomadaires. Nous nous en réjouissons, même si nous déplorons l'écho parfois donné à des discours anti-français ou plus récemment anti-israéliens. Les restitutions de certaines œuvres sont également vues comme un élément d'apaisement des relations. Le groupe Rassemblement national est d'ailleurs favorable à des restitutions au cas par cas, car il n'est pas question de vider les collections nationales.
Nous considérons que certaines restitutions participent au maintien du dialogue culturel si précieux que j'évoquais en préambule. Nous sommes tout aussi convaincus que la conservation, la restauration et la présentation d'œuvres sur notre sol, au quai Branly par exemple, permettent une connaissance et une protection du très riche et très divers patrimoine africain à destination du public du monde entier. Sur le plan de cette protection, j'aurais justement une question quant au patrimoine malien. Lors des raids Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), notamment à Tombouctou en 2013, des témoignages exceptionnels du passé ont été détruits ou partiellement détruits par les terroristes islamistes. Disposez-vous d'éléments quant à la restauration de ce patrimoine exceptionnel ?
Ensuite, nous savons que des pays étrangers comme la Russie, la Chine ou la Turquie déploient leurs médias en Afrique avec un discours parfois hostile à la France. Pouvez-vous nous en dire plus sur leur pénétration du paysage audiovisuel, notamment en Afrique francophone ?