Intervention de Aurélien Taché

Réunion du mercredi 17 janvier 2024 à 10h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Taché :

Vous avez raison de dire qu'il ne faut pas noircir le tableau sur les relations entre la France et l'Afrique ; il ne faut peut-être pas l'enjoliver complètement non plus mais plutôt le nuancer. Malheureusement, il semble y avoir dans un certain nombre des pays du Sahel qui ont récemment connu des coups d'État un certain soutien de la population aux juntes, comme au Mali ou dans d'autres pays. De plus, des attitudes de la France sont parfois peu comprises, comme certains encouragements à des présidents ou candidats en campagne ou certains silences sur d'autres pays, comme le Sénégal.

Je voulais cependant vous interroger sur votre mission auprès de TotalEnergies. En tant qu'écologistes, nous sommes opposés au projet EACOP (East African Crude Oil Pipeline), cet oléoduc de 1 500 kilomètres qui symbolise le fait que, au moment où la COP28 parle de sortir des énergies fossiles, les géants économiques français font malheureusement un choix radicalement inverse. Une commission d'enquête a d'ailleurs été ouverte au Sénat par Yannick Jadot. Votre mission portait sur l'évaluation foncière et les acquisitions foncières de TotalEnergies en Ouganda. Près de 118 000 personnes ont été expropriées de leurs terres et, même si la justice doit encore se prononcer, de nombreuses violations ont été mises en lumière par des ONG françaises, mais aussi ougandaises, comme Fridays For Future Uganda, parce que les compensations financières données par TotalEnergies à ces familles semblent très sous-évaluées et que les familles qui ont refusé de rentrer dans le processus d'expropriation se sont trouvées traduites devant la justice ougandaise.

Le projet Tilenga pose également des questions de biodiversité importantes car il traverse le parc national de Murchison Falls. Les chimpanzés, les éléphants et tous ces animaux qui forment des biodiversités incroyables dans cette zone sont en train de fuir. Au-delà même des conséquences qu'il aura sur le climat, ce projet pose beaucoup de questions sur ses conséquences sur le vivant, la biodiversité et les 120 000 Ougandais expropriés.

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