Intervention de Michèle Tabarot

Réunion du mercredi 17 janvier 2024 à 10h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Tabarot :

Je voulais vous remercier pour l'intérêt que vous avez porté à notre rapport d'information sur ce sujet qui nous intéresse tous puisqu'il est un sujet important à la fois du passé et de l'avenir de la France et de l'Afrique, ou des Afriques comme certains ont souhaité l'appeler. Bien que vous ayez salué presque l'ensemble de ce travail, j'aimerais revenir sur les quelques remarques négatives que vous avez formulées.

Nous n'avions pas l'idée d'attaquer la diplomatie française et j'ai dit que j'étais défavorable à la réforme du Quai d'Orsay parce que je crois justement que nous avons une élite qui est particulièrement bien formée. Dans le cas spécifique de l'Afrique, nous avons voulu insister sur le fait que cela nécessitait une formation peut-être encore plus importante pour développer ce lien privilégié avec les différents pays africains, et tout cela bien entendu avant les nominations. À de nombreuses reprises, les nominations ont été effectuées au dernier moment alors que nous pensons qu'un temps de préparation est nécessaire et utile pour entretenir les meilleures relations possibles.

Vous avez en outre observé que nous formions encore des élites mais nous en formons beaucoup moins : en effet, les coopérants techniques et les militaires sont dix fois moins nombreux que dans les années 1990. Nous pouvons donc encore nous développer sur le sujet.

Par ailleurs, vous avez rappelé à juste titre que les entreprises françaises étaient très présentes à travers certaines filiales. Il est vrai que nous n'avons évoqué que les investissements directs, ce qui identifie les entreprises françaises.

Concernant l'Afrique du Nord, vous avez évoqué certains chiffres positifs mais nous avons volontairement sorti cette région de l'Afrique de notre champ de réflexion car plusieurs mois de travaux auraient été encore nécessaires, ce qui n'était pas compatible avec nos échéances.

En outre, nous avons abordé la compétition avec la Chine, la Russie et la Turquie sous un prisme particulier. Par exemple, nous avons envisagé la Chine par rapport au piège de la dette. Un port comme celui de Mombasa, au Kenya, risque d'être récupéré par la Chine, ce qui montre le danger de la façon dont celle-ci entretient ses liens commerciaux avec l'Afrique. Par ailleurs, la balance commerciale avec la Russie n'est effectivement pas équilibrée mais nous avons mis en lumière la question sécuritaire et la stratégie de pillage d'un certain nombre de ressources. Enfin, nous évoqué l'aspect religieux et culturel au sujet de la Turquie.

S'agissant de la question d'un rejet de notre pays, je partage votre avis sur l'existence d'une demande de France, notamment en Côte d'Ivoire, et un regret que la France n'assume pas son lien privilégié avec l'Afrique. D'un autre côté, les diasporas peuvent être parfois beaucoup plus critiques vis-à-vis de notre pays.

Enfin, la presse est un élément important et la presse française ne peut pas se permettre de relayer des fake news mais elle peut diffuser des informations positives sur ce que la France fait aujourd'hui en Afrique. Nous proposons donc de profiter de ces médias pour véhiculer de bons messages sur l'action française.

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