Intervention de Amélia Lakrafi

Réunion du mercredi 17 janvier 2024 à 10h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAmélia Lakrafi :

Je suis très heureuse de m'adresser à monsieur le premier ministre, étant donné que M. Zinsou a occupé cette fonction au Bénin, qui est un pays de la circonscription dont j'ai l'honneur et le grand privilège d'être élue. Toutefois, je souhaite surtout l'interroger en tant que fin analyste de l'Afrique et de nos relations avec le continent africain. En général, il s'agit de jeter l'opprobre sur l'action du président de la République et, plus généralement, sur notre pays, qu'il s'agisse des usines à trolls de puissances étrangères ou de certaines oppositions ici en France. Chacun se fait l'apôtre d'un déclinisme qui voudrait que notre pays perde pied sur le continent africain, qu'il paye sa présence coloniale passée et néocoloniale actuelle, tandis que les peuples africains réclameraient son départ. Je m'inscris ici en faux par rapport à ce récit, certes très bien ficelé, qui arrive à convaincre une certaine jeunesse et qui sert aussi bien certaines puissances étrangères hostiles que certaines de nos oppositions.

J'ai développé le fond de ma pensée lors du débat de novembre dernier dans l'hémicycle sur les relations Afrique-France et je considère que nous n'avons pas à rougir du bilan de la politique menée depuis sept ans sous l'impulsion du président de la République. Notre pays s'est en effet attaché à parler davantage aux jeunes, aux diasporas, aux entrepreneurs et aux artistes. Il est le premier à avoir engagé une démarche de restitution de biens culturels, alors que certains pays africains nous le réclament depuis des décennies. Le président Macron est le premier à avoir restitué des biens, notamment au Sénégal et s'agissant des trésors royaux d'Abomey. Le président a clairement défini la logique partenariale, qu'il appelle de ses vœux et qui est celle qui prévaut depuis de nombreuses années, c'est-à-dire depuis le discours de Ouagadougou.

Je vois sur le terrain, même dans des pays soumis à une intense propagande, des populations qui ne sont jamais heureuses de nous voir partir, même au Mali. Certes la France a été mise en difficulté ces derniers mois dans certains pays d'Afrique jusqu'à s'en retirer mais il s'agit de quatre des cinquante-quatre pays du continent. Le Quai d'Orsay a connu une prise de conscience, peut-être un peu tardive, et se mobilise aujourd'hui sur ce discours contre la désinformation. Monsieur Zinsou, comment analysez-vous ce discours et quelle réalité englobe-t-il ? Avez-vous des pistes pour le contrer ?

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