Il faut revigorer le Quai d'Orsay – ses métiers, ses moyens, sa disponibilité – pour sortir de la séquence un peu incertaine que nous avons connue Il faudra re-professionnaliser le métier de diplomate.
S'agissant de la cohérence de notre politique étrangère, elle ne sera jamais complète. En matière de relations internationales, il y a dix poids, dix mesures ! Il faut chercher à être cohérent sans avoir la naïveté de croire qu'il est possible de l'être complètement. Ce qui est sûr, c'est qu'il vaut mieux éviter de donner des leçons à tout propos. La France pouvait pérorer lorsqu'elle était gouvernée par Louis XIV ou Napoléon Ier, plus maintenant.
Ne renonçons à rien de ce que nous sommes et de ce que nous voulons mais cessons de faire la leçon à tout le monde. Si les Africains préfèrent faire des affaires avec la Chine plutôt qu'avec la France et l'Europe en général, quitte à s'en mordre les doigts dix ans après, lorsqu'ils sont lourdement endettés, c'est parce que la Chine ne leur impose aucun critère démocratique ou autre. À défaut d'être plus cohérents, efforçons-nous d'être moins incohérents.
Quant à la perte relative d'influence, elle caractérise non la seule France mais tous les pays occidentaux, États-Unis inclus. Certes, il est possible que la France pâtisse d'une forme de banalisation au sein de l'Occident depuis la fin de la présidence Chirac. Peut-être faut-il réinventer un gaullo-mitterrandisme modernisé ?