Intervention de Kévin Pfeffer

Réunion du mercredi 13 décembre 2023 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKévin Pfeffer :

Monsieur le ministre, vous avez inscrit la politique étrangère de François Mitterrand dans la lignée de la vision gaulliste, en contribuant à en façonner une approche réaliste, et mis en avant le rôle central des États-nations en tant qu'acteurs historiques, légitimes et pertinents. Cette vision de la diplomatie est aussi la nôtre.

C'est pourquoi je me permets de mettre en avant nos préoccupations au sujet de la direction de notre diplomatie sous la présidence d'Emmanuel Macron. Depuis six ans, elle semble dépourvue de ligne directrice et plongée dans un flou regrettable. De nombreux exemples l'illustrent, au premier rang desquels l'Afrique, qui est l'exemple typique de l'échec de la politique du « en même temps ». La dégradation des relations de la France avec les peuples et les nations africaines est forte.

Emmanuel Macron voulait tout changer après les présidents Sarkozy et Hollande. En fin de compte, le continent est toujours aussi instable et, de surcroît, les intérêts de la France sont menacés, notamment par nos compétiteurs – Russie, Chine, Turquie –, qui agissent sans nous attendre.

L'ancien président tchadien Déby disait que la France doit avoir une politique africaine et, en son sein, des priorités et des alliances privilégiées avec ses amis historiques. Tel est aussi notre avis mais pas celui du président Macron, qui a affirmé à deux reprises qu'il n'y a plus de politique africaine de la France. Nous pensons au contraire que la France a plus que jamais besoin d'une politique africaine pour prévenir l'immigration, sécuriser ses ressortissants, dynamiser la francophonie et développer ses échanges commerciaux, qui sont insuffisants.

Monsieur le ministre, vous qui défendez l'idée selon laquelle les États-nations jouent un rôle central dans les relations internationales, que pensez-vous de la volonté d'Emmanuel Macron de renoncer à certains pans de notre diplomatie au profit de l'Union européenne (UE) ? Dans quelles limites une telle évolution vous semble-t-elle concevable et acceptable ? Concernant l'Afrique, la France n'a-t-elle pas intérêt à l'aider à obtenir un siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU ?

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