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Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mercredi 24 janvier 2024 à 14h00
Discussion d'une proposition de loi — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

D'abord, la loi du 4 juillet 2001 relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception prévoyait que trois séances relatives à la vie affective et sexuelle seraient dispensées chaque année dans les établissements scolaires. Collègues qui défendez les présents amendements, j'espère que vous soutiendrez les mesures qui visent à rendre cette disposition effective. En effet, seuls 15 % des élèves ont eu droit à ces trois séances annuelles. Il y a donc un défaut d'enseignement et d'information sur la contraception, sur l'avortement, sur le consentement ou encore sur l'égalité entre les élèves. L'école étant souvent attaquée sur ces questions, j'espère que vous soutiendrez l'application de la loi de 2001.

Ensuite, s'il y a effectivement un problème d'information, c'est bien souvent le fait des antichoix. Il y a quelques jours, la Fondation des femmes a rendu un rapport révélant l'explosion de la désinformation, notamment sur les réseaux sociaux. Par exemple, des minipublicités contre l'avortement diffusées sur les réseaux sociaux de Meta ont été vues 9 millions de fois, à 40 % par des jeunes de 13 à 17 ans. Pourquoi les antichoix font-ils cela, en ciblant particulièrement les jeunes ? Pour essayer d'éroder le soutien massif au droit à l'avortement. Nous le savons, 85 % à 90 % des Françaises et des Français sont favorables à la constitutionnalisation de ce droit et du droit à la contraception.

Enfin, il faut faire très attention. Pour certaines femmes, je ne le nie pas, l'avortement peut être un drame. En revanche, pour beaucoup d'autres, dont je fais partie, l'avortement a été un soulagement. Eh oui ! Il est important de le comprendre. Vous pouvez interroger à ce sujet le Planning familial, qui reçoit de nombreuses femmes et permet à celles qui le souhaitent d'accéder à l'avortement.

Vous soulevez la question de l'information de même que vous avez soulevé celle du délai de réflexion. Ce faisant, n'infantilisez pas les femmes : lorsqu'une femme a décidé d'avorter, elle le fera ; elle n'a pas besoin qu'on lui demande si elle est sûre ou qu'on lui propose autre chose.

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