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Intervention de Elsa Faucillon

Séance en hémicycle du mercredi 24 janvier 2024 à 14h00
Discussion d'une proposition de loi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Je le dis sans ambages : le groupe GDR – NUPES votera ce texte avec détermination, même si nous pensons que la rédaction choisie est améliorable.

En premier lieu, nous regrettons que le droit à la contraception ne soit pas mentionné, tant nous savons qu'il va de pair avec le droit à l'avortement. En effet, dans le monde, 225 millions de femmes qui souhaiteraient différer ou éviter une grossesse n'ont pas accès à une contraception sûre et efficace. Nous savons qu'il s'agit là également d'une arme de choix des anti-IVG pour s'attaquer au ventre des femmes.

Deuxièmement, le terme « garantie » va dans le bon sens, en ce qu'il sous-tend que l'État doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la bonne application du droit à l'IVG. Cependant, si ce dernier ne peut être supprimé, la rédaction retenue laisse la possibilité d'ajouter des conditions à son exercice, pour le meilleur comme pour le pire. Voilà pourquoi nous défendrons un amendement visant à revenir à la formulation issue du travail parlementaire transpartisan mené à l'Assemblée nationale.

Par ailleurs, si le droit à l'IVG est en danger, c'est également à cause des restrictions de personnels dans les hôpitaux publics et des suppressions de centres d'orthogénie. Au total, 130 centres pratiquant l'IVG ont été fermés ces quinze dernières années et d'autres sont menacés. Les personnes en situation de pauvreté ou d'exclusion, les migrants et les personnes mineures en sont les premières victimes. Oui, il y a bien là une question de classe, madame Bergé. Lors du procès de Bobigny, Gisèle Halimi nous avertissait d'ailleurs sur ce point : « C'est toujours la même classe, celle des femmes pauvres, vulnérables économiquement et socialement, cette classe des sans-argent et des sans-relations qui est frappée. »

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