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Intervention de Julien Bayou

Séance en hémicycle du mardi 23 janvier 2024 à 21h30
Rénovation de l'habitat dégradé — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Bayou :

Au terme de l'examen de ce projet de loi sur le logement, il m'incombe de conclure. Plutôt que de rappeler mon incompréhension quant à l'absence de priorité donnée au logement par le Gouvernement – c'est pourtant une priorité des Français –, le caractère technique, mais bienvenu, du texte, et le fait qu'en dépit du travail des rapporteurs, il ne constitue pas une politique du logement – le groupe Écologiste – NUPES votera ce projet de loi d'abord pour soutenir l'action des maires qui se battent au quotidien contre les copropriétés dégradées –, je vous parlerai des Dreal – directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement, à Carcassonne et partout en France.

Les agents des Dreal agissent au quotidien, avec les moyens dont ils disposent, pour l'habitat, le logement, l'aménagement du territoire, l'urbanisme et l'environnement. En retour, un incendie a frappé la Dreal de Nîmes fin août. Nous n'avons pas vraiment eu d'explications sur ce qui s'est passé. Jeudi dernier, un bâtiment heureusement vide a été soufflé par une explosion à Carcassonne. Ce n'est pas une action coup de poing, c'est un attentat. En tant que parlementaire, je suis stupéfait et blessé. Demain, les agents seront-ils directement pris pour cibles ? Ils doivent être choqués et se sentir abandonnés, ce qui est légitime étant donné la réponse minimaliste, timide et honteuse des pouvoirs publics. Je le clame ici à la tribune, en tant que député écologiste et au nom des parlementaires : ce n'est pas le cas.

J'ai manifesté de nombreuses fois devant des bâtiments publics – des Dreal, des unités interdépartementales, des préfectures, etc. –, le plus souvent pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics en matière climatique, mais jamais pour viser ou menacer, physiquement ou symboliquement, des agents – qui l'ont bien compris –, et jamais pour les tenir responsables de quoi que ce soit. Ils et elles sont les garants du service public et agissent conformément aux directives du Gouvernement en application des lois que nous avons votées. D'ailleurs, nombre d'agents soutenaient discrètement ces actions. En effet, ils sont tenus au devoir de réserve – c'est tout à leur honneur –, mais ils aimeraient tellement faire plus, plus vite et mieux.

Année après année, nous nous battons pour leur budget, pour augmenter leurs moyens et améliorer leurs conditions de travail. Leur mission de service public peut sembler ingrate : elle est peu connue mais absolument cruciale. Chers collègues, je ne comprends donc pas le silence assourdissant dans nos rangs alors que ces agents se rendent désormais au travail la boule au ventre. En proie au stress, ils sont désignés au mieux comme des gêneurs, au pire comme des ennemis. Les normes qu'ils font respecter, loin d'être un caprice, sont celles que nous avons votées. Elles protègent notre habitat. Nous avons évoqué les normes de décence. Qui d'entre vous veut faire habiter ses enfants dans un appartement dont les peintures sont au plomb ? Levez la main.

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