En tant que député de Marseille, je sais que le logement insalubre est une question vitale. Rappelons qu'il y a cinq ans, huit Marseillais ont payé de leur vie l'inaction de l'État et que des milliers de personnes ont été délogées, perdant tout. N'oublions donc pas que le logement insalubre peut tourner au drame. Hélas, depuis cinq ans, rien n'a changé. Dans la métropole d'Aix-Marseille-Provence, ce sujet demeure d'actualité, puisqu'on y dénombre 40 000 logements insalubres où vivent près de 100 000 habitants.
Pour moi, et pour l'ensemble des membres de mon groupe, il était donc très important de légiférer sur le sujet. Certes, le projet de loi ne contient rien de négatif. Néanmoins, notre groupe a décidé de s'abstenir, dans le but de vous envoyer trois messages.
Premièrement, le projet de loi manque singulièrement d'ambitions. Vous proposez des dispositifs mais, comme d'autres collègues l'ont souligné avant moi, vous n'accordez pas les moyens permettant de les appliquer. Nous ne savons notamment pas quels moyens seront alloués aux collectivités territoriales pour réaliser les objectifs.
Deuxièmement, ce texte manque singulièrement de volonté politique. J'en veux pour preuve deux choix que vous avez faits s'agissant des amendements. Tout d'abord, vous avez refusé la proposition de notre collègue Manuel Bompard d'instaurer un permis de louer, alors qu'il s'agissait d'une demande des collectifs de citoyens, et que cela aurait permis une avancée dans certains territoires – je pense que c'était une erreur. Ensuite, preuve de votre absence de volonté politique, vous avez refusé de revenir sur l'hérésie qui consiste à autoriser la location d'un bien dont la hauteur sous plafond ne dépasse pas 1,80 mètre – c'est une personne mesurant 1,97 mètre qui vous le dit !