Beaucoup de choses ont été dites, et je rejoins les propos de Stéphane Buchou s'agissant des relations entre le ministère des sports et les fédérations. Alors que nous allons accueillir les Jeux olympiques et paralympiques, qui seront suivis, nous l'espérons tous, de beaucoup d'autres grands événements, nous devons tisser un lien beaucoup plus fort avec les fédérations sportives. J'ai travaillé avec bon nombre d'entre elles, en tant qu'élu local, pendant de nombreuses années, et je sais que ce n'est pas facile pour elles tous les jours.
Je vous remercie des propos plutôt clairs que vous avez tenus tout à l'heure concernant Rouge Direct. Alors que nous avons beaucoup parlé de la lutte contre l'homophobie, j'aimerais évoquer avec vous la question du racisme, qui est un véritable fléau. Une chape de plomb pèse sur le milieu sportif, et je sais de quoi je parle. Il y a quelques jours, le Gouvernement a fait un signalement au titre de l'article 40 du code de procédure pénale concernant l'agression que j'ai subie à Hayange, mais derrière moi se cachent beaucoup d'autres victimes – je l'ai vu en tant qu'adjoint au sport.
Depuis plusieurs années, le Gouvernement s'est résolument engagé dans la lutte contre toute forme de radicalisation dans les clubs. J'ai moi-même été amené à prendre certaines mesures nécessaires, sans avoir forcément besoin de l'aide de l'État à l'époque.
Mais revenons au racisme, qui est, je le répète, un véritable fléau. La haine se diffuse partout dans notre société, dans un grand nombre de structures, y compris au sein de l'éducation nationale – cela m'a été rapporté très récemment, lors d'une réunion publique, par plusieurs syndicats et représentants d'élèves. Le monde du sport n'échappe pas à ce fait social majeur.
Il faut également lutter contre les prêcheurs de haine, de plus en plus nombreux dans les clubs sportifs. Vous avez exprimé tout à l'heure la volonté de vous y attaquer, et vous avez d'ailleurs déjà pris des mesures relatives à la formation des éducateurs – je pense effectivement que la résolution du problème passe par là. Au vu des auditions de notre commission d'enquête et de l'expérience qui est la mienne, j'ai le sentiment que nous nous trouvons devant un phénomène de grande ampleur, même s'il est toujours difficile de le mesurer précisément. Au-delà de la formation absolument nécessaire des éducateurs, des bénévoles et des dirigeants, entendez-vous prendre d'autres mesures ?