À défaut de proposer des solutions concrètes, il vous est facile de pondre une résolution qui, tel un arrêt d'une juridiction administrative, égrène des considérants qui sont autant de constats d'échecs de la politique macroniste et de ceux qui la soutiennent.
Votre pieuse résolution, sous forme de chapelet politique, ne propose pas de véritables mesures à appliquer pour améliorer la situation désastreuse du logement en France.
Il y a un an, jour pour jour, en commission des affaires économiques, je prononçais à l'intention de vos alliés, membres de la majorité à laquelle vous appartenez, ces propos que je réitère aujourd'hui, puisque vous n'avez pas changé d'un iota : « Vous êtes les Mr. Bricolage de la politique ! » Votre analyse de la situation du logement en France est la résultante malheureuse du « en même temps » macroniste, que vous soutenez depuis sept ans.
Pendant que la France traverse la plus grave crise du logement de son histoire, vous vous contentez de bricoler en brandissant des solutions prétendument alternatives, qui ne résoudront en aucun cas les maux dont souffrent les Français. Vous ne semblez à aucun moment prendre conscience de la mesure réelle des problèmes et face à cette proposition de résolution, on ne peut que faire le constat que le ridicule ne vous étouffe pas.
Allons droit au but ! Comme vous l'écrivez dans votre texte, un logement n'est pas un simple lieu d'habitation : c'est un lieu de vie et un concentré de souvenirs. J'affirme aussi qu'un logement, c'est précisément ce lieu nécessaire d'habitation qui oblige les Français à sacrifier leur pouvoir d'achat.
En 2023, dans un budget déjà grevé par les dépenses d'alimentation et la hausse des prix de l'énergie, la part du logement représente le premier poste de dépenses des ménages. Dans certaines métropoles, les loyers représentent 40 % des revenus des locataires !
Pendant ce temps, vous vous contentez de bricoler de vaines mesures artificielles, rendant toujours plus difficile l'accession à la propriété ou à la location.
Avec vos amis du Gouvernement, vous vous attaquez au logement ancien en imposant des diagnostics de performance énergétique. Vous vous attaquez également au logement récent, en multipliant les normes environnementales, par le biais de lois telles que la loi relative à l'énergie et au climat, qui prévoit la rénovation énergétique des bâtiments, ou la loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, dite loi climat et résilience, qui a introduit l'objectif de zéro artificialisation nette (ZAN).
L'une de ces deux lois votées par votre groupe contribue à l'augmentation du coût de la construction, l'autre à la raréfaction du foncier. Vous ne vous êtes même pas rendu compte que, du fait du DPE que vous imposez, les propriétaires sont contraints d'effectuer des travaux dans leurs appartements, en maintenant les locataires à l'intérieur. Quand ouvrirez-vous les yeux sur les projets de loi que vous soutenez ?
Après vous être attaqués aux propriétaires, vous et vos amis macroniens vous attaquez désormais aux locataires en détricotant les protections sociales. La hausse des tarifs du gaz et de l'électricité est significative et régulière : celui de l'électricité a augmenté de plus de 26,5 % depuis 2022 et augmentera de nouveau de 10 % en février 2024. Les coupes budgétaires de plus de 15 milliards d'euros ont entraîné la baisse des aides personnalisées au logement, la quasi-suppression des aides à l'accession et une restriction du prêt à taux zéro. En fin de compte, l'ensemble de ces dispositifs gouvernementaux n'a fait qu'aggraver la situation du secteur du logement en France en renvoyant propriétaires et locataires dos à dos, dans une même galère.
Et, comme si cela n'était pas suffisant, votre politique, totalement déconnectée de la réalité, en plus d'avoir mis les Français à la rue est en train de mettre à genoux les secteurs de l'immobilier et du BTP – bâtiment et travaux publics –, qui s'effondrent. Plus de 300 000 emplois sont menacés dans le secteur de l'immobilier, et les entreprises du BTP tirent la sonnette d'alarme. À l'heure où je vous parle, vous semblez davantage occupés à traquer les petits propriétaires – dont la petite épargne immobilière fond comme neige au soleil – qui ne respecteraient pas les objectifs tyranniques du DPE plutôt qu'à trouver de véritables mesures visant à favoriser l'accession au logement et à la propriété des Français.
N'ayez crainte, vos alliés objectifs de la NUPES semblent avoir trouvé la solution : rehausser l'objectif de la loi SRU jusqu'à 35 % de logements sociaux dans les communes, sans se soucier ni de la faisabilité de cette mesure ni des attentes réelles des Français ! Les aspirations à long terme de nos concitoyens ne sont pas de quémander une place en logement social mais, au contraire de disposer d'un logement – dont beaucoup voudraient être propriétaires –, dans un environnement dans lequel ils pourront élever correctement leurs enfants. Ni vos alliés objectifs de la NUPES ni vos amis du Gouvernement ne semblent en phase avec ces attentes légitimes et universelles.
Les élus et députés du Rassemblement National travaillent, quant à eux, quotidiennement, afin d'apporter de véritables propositions susceptibles de favoriser l'accès à la propriété et au logement des Français. Nous avions proposé de construire 100 000 logements sociaux par an, dont 20 000 fléchés en direction des étudiants et des jeunes travailleurs car plus de 2,4 millions de ménages sont dans l'attente d'un logement social ; de lancer un plan d'envergure de réhabilitation de l'habitat ancien car 12 millions de Français sont touchés par le mal-logement ; de créer un fonds de garantie des loyers pour protéger les propriétaires.
La France a besoin d'une vision globale à long terme et, ne vous en déplaise, patriotique, sur le logement.