C'est pourquoi nous devons être inventifs et imaginer de nouveaux dispositifs, afin de faciliter l'insertion professionnelle, de laquelle dépendent bien souvent l'insertion sociale et l'émancipation de l'individu.
Le CDIE incarne cette ingéniosité et ce refus de la précarité professionnelle. Expérimenté en 2018, il est une nouvelle forme de mise à disposition temporaire de salariés entre deux entreprises. Comme l'ont bien expliqué mes collègues Nicolas Turquois et Anne Bergantz, une entreprise de travail à temps partagé embauche d'abord un salarié ; elle le met ensuite à disposition auprès d'une autre entreprise couramment appelée « entreprise utilisatrice ».
Jusque-là, rien de bien inhabituel ; mais l'objectif du dispositif est double. D'abord, pour le salarié, cela représente une stabilisation professionnelle liée à la conclusion d'un contrat de travail à durée indéterminée, une rémunération minimale garantie entre les missions et une possibilité élargie de formation. Ensuite, l'entreprise bénéficie d'une flexibilité, socialement encadrée, qui lui permet de faire appel à une main-d'œuvre adaptée à ses contraintes de recrutement et de force de travail.