Bilan : des salaires très rabougris, avec un revenu moyen de 1 800 euros brut. Comme souvent en macronie, pour saisir de quoi l'on parle, il suffit d'inverser les termes : vous dites CDI d'employabilité ; il s'agit en fait d'intérim de sous-emploi. Et ce, pour combien de temps ? Trois ans en moyenne. Eh bien, laissez-moi vous le dire : exercer une activité professionnelle et s'investir dans des projets durant trois ans doit déboucher sur un CDI, un point c'est tout !
À quoi bon inventer en permanence, à chaque problème, de nouveaux contrats précaires ? C'est vraiment une obsession du Gouvernement – celui-ci s'inscrivant dans les pas du précédent : pour faire face aux problèmes d'insertion, nous n'avons qu'à créer un contrat pour chaque catégorie de la population en insertion. Puis un contrat pour les années bissextiles, pour les années trop chaudes, trop froides, et un contrat quand il pleut… Ça suffit ! On ne va pas inventer un contrat précaire à chaque fois que vous découvrez un problème sur le marché du travail. D'autant que vous ne répondez pas à ce problème puisque si le CDIE, au début, visait bien à insérer les gens, on constate que les signataires de ce contrat sont avant tout d'anciens ouvriers, souvent victimes de plans de licenciement, qui se retrouvent empêchés par ce biais de retrouver un CDI. Vous pratiquez donc bien l'insertion… dans le cadre d'une double peine.
Vous ne l'ignorez pas complètement d'ailleurs puisque vous vouliez d'abord pérenniser le CDIE – nous en avons discuté en commission avec M. le rapporteur. Finalement, vous avez eu des scrupules. Vous souhaitez désormais expérimenter quatre années supplémentaires. Collègues, on n'est pas au Parlement des Shadoks ! Si ça ne marche pas pendant cinq ans, ce n'est pas en essayant quatre ans de plus que ça fonctionnera mieux !