Nous examinons un texte proposé par le groupe Démocrate qui vise à prolonger un dispositif expérimenté depuis 2018, le contrat de travail à temps partagé aux fins d'employabilité. Son objectif affiché est de favoriser l'accès d'un public précaire à un emploi stable. L'expérimentation de ce dispositif devait prendre fin il y a quelques jours, d'où la nécessité d'un nouveau texte.
Je vous propose de nous attarder quelques instants sur les raisons conduisant à proposer ce type d'expérimentation. Comment en arrive-t-on à prendre ce type de mesures, à savoir la fameuse flexibilité défendue par Emmanuel Macron depuis 2017 et pratiquée par les libéraux depuis déjà une quinzaine d'années ? Après avoir facilité les licenciements, plafonné les indemnités prud'homales, encouragé les contrats courts, créé les contrats de chantier afin d'embaucher des personnes qui réaliseraient une seule mission, après avoir multiplié le recours aux apprentis, c'est-à-dire à une main-d'œuvre quasi gratuite, ce qui devrait nous faire honte, après avoir réduit l'inspection du travail à peau de chagrin – rappelons qu'en dix ans, nous sommes passés de 2 200 à moins de 1 700 inspecteurs pour près de 2,2 millions d'entreprises et 20 millions de salariés du secteur privé –, aujourd'hui, on nous propose d'atténuer les effets de ces mesures. Votre irresponsabilité a provoqué la situation absurde que connaissent notamment les travailleurs.