Il est insupportable que nous donnions des centaines de millions d'euros à des États qui refusent de nous délivrer des laissez-passer consulaires nécessaires à l'expulsion de leurs ressortissants sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Entre 2019 et 2021, nous avons ainsi octroyé 355 millions d'euros d'aides au Mali, qui délivre seulement 10 % des laissez-passer consulaires demandés par la France et qui a récemment rejeté la présence française sur son sol.
Nous devons repolitiser notre politique d'aide au développement, qui doit être mise sous la tutelle du ministère des affaires étrangères.
Nous pensons également que l'aide française doit associer aussi souvent que possible les entreprises françaises présentes sur le territoire du pays bénéficiaire : les fonds français alloués aux pays en développement sont trop souvent destinés à des entreprises étrangères, par exemple chinoises, même si des améliorations sont à noter, comme notre collègue Le Fur l'indique dans son rapport.
Le dispositif proposé, plutôt que d'induire un réel changement et de mettre notre politique d'aide au service de notre intérêt, risque de conférer une légitimité à cette politique défaillante.
Pour toutes ces raisons, le groupe Rassemblement national s'abstiendra.