Cela s'observe partout sur le territoire, dans des collectivités de tailles variables.
Pour ce qui est des dispositifs que vous évoquez, on se heurte, au moins pour le moment, à la liberté locale s'agissant de leur mise en œuvre, même si – vous l'avez dit – un contrôle systématique du juge permet de vérifier qu'ils ne portent pas atteinte à ce principe de fraternité qui ne doit pas être seulement une inscription sur le fronton de nos mairies. Une part relève de la loi, certes, mais une autre relève de décisions et d'engagements pris en particulier au niveau des collectivités territoriales ! En effet, nous sommes dans une République décentralisée où les pouvoirs sont partagés, ainsi que les compétences de proximité. Ce que vous appelez de vos vœux passe d'abord par le respect de la loi SRU, ce qui signifie qu'il faut veiller à construire suffisamment de logements sociaux mais aussi de logements intermédiaires tels que les PLAI. Cela nécessite aussi de se préoccuper concrètement des niveaux de loyer existant sur tel ou tel territoire.
Pour rendre possible l'intégration dont vous parlez, il existe un continuum de solidarités qui va au-delà de nos querelles de chiffres et qui s'inscrit, c'est vrai, dans un devoir d'humanité. Cependant, regarder les choses en face, c'est mesurer qu'il ne s'agit ni seulement d'une question d'argent ni seulement d'une question de gouvernement. C'est bien cette chaîne de femmes, d'hommes, d'associations, de collectivités territoriales et de moyens budgétaires et humains qui permet de faire face à la situation. Il faut aussi affronter la réalité : cela suppose que les arrivées sur notre territoire se fassent à un rythme permettant d'accueillir et d'intégrer les personnes en question.