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Intervention de Lionel Tivoli

Séance en hémicycle du mercredi 17 janvier 2024 à 21h30
Le sans-abrisme réceptacle des échecs des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLionel Tivoli :

Ce débat sur le sans-abrisme trouve une résonance particulière alors que la France est exposée à une crise du logement inédite dans son histoire. En dix ans, le nombre de sans-domicile fixe a plus que doublé alors qu'Emmanuel Macron s'était engagé en 2017 à ce que plus aucun Français ne dorme dans la rue.

Derrière cette déclaration démagogique professée en pleine campagne électorale, le Rassemblement national tient à pointer la responsabilité des gouvernements qui se sont succédé au cours de la décennie Hollande-Macron, gouvernements auxquels ont participé toutes les autres formations politiques représentées ici.

Rappelons que les écologistes, qui sont à l'origine de ce débat, ont été aux responsabilités. Les passages de Cécile Duflot puis d'Emmanuelle Cosse au ministère du logement ont amorcé un virage idéologique de la politique du logement, lequel s'est traduit par le renforcement de normes énergétiques absurdes, une complexification administrative, des rabots sévères dans les dispositifs d'investissement destinés à soutenir la production de logements neufs ou encore un renforcement de la fiscalité immobilière qui décourage la mise en location de logements. Amplifiée par Emmanuel Macron, qui témoigne d'une absence totale de vision en la matière, cette politique d'hostilité à l'égard des bailleurs et des petits propriétaires a pour conséquence un retrait massif de logements du marché locatif.

La France compte plus de 3 millions de logements vacants, soit dix fois la capacité de loger le nombre de sans-abri estimé. Les Français, fragilisés par l'inflation, font face à des difficultés croissantes pour se loger, et le Gouvernement se trouve incapable de réagir. La situation des jeunes est la plus dramatique : on sait qu'à Lyon, 80 % des places de camping sont occupées par des étudiants en plein hiver. Les Français qui travaillent n'arrivent plus à se loger. La pénurie de logements dans les métropoles est aggravée par l'absorption d'un flux migratoire de 500 000 nouveaux arrivants par an qu'il faut absorber, de clandestins ou de mineurs non accompagnés qui encombrent les structures d'accueil d'urgence.

Nous souhaitons limiter l'immigration et repenser la politique du logement, grande sacrifiée de la décennie Hollande-Macron, par un choc de l'offre, en encourageant la location de logements vacants et en relançant la construction de logements neufs aujourd'hui à l'arrêt. Un dispositif de garantie des locataires qui peinent à accéder à la location doit être élaboré afin de préserver l'égalité d'accès au logement, qui demeure un droit universel. Monsieur le ministre, quand prendrez-vous enfin des mesures structurelles et pérennes ?

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